Le comté de Prince Edward en hiver? Oh que oui!

J’adore voyager. Découvrir de nouveaux lieux, de nouveaux visages, de nouveaux restaurants… Il n’y a rien de mieux. Le hic, c’est que je déteste les foules – à un point tel que j’évite les endroits et les événements qui sont très courus. Mais récemment, j’ai découvert le truc pour visiter les attractions les plus populaires : ça s’appelle la « saison intermédiaire ». En gros, une fois la destination choisie, il suffit de reporter son arrivée aux mois qui précèdent ou qui suivent la haute saison.

Le comté de Prince Edward est une île située au sud de Belleville, en Ontario, réputée pour ses vins et ses plages. Son parc provincial, Sandbanks, peut devenir complètement bondé durant la haute saison; impossible alors d’y trouver un espace libre où prendre un bain de soleil. Mais allez-y en novembre, en février ou en avril, et vous serez en tête de file au vignoble, et plus en phase avec la nature puisqu’il n’y aura pas d’obstacle (lire : de foules) entre vous et le parc.

Art et événements locaux

Festivités de l’Ice Box. Crédit: Daniel Vaughn

Les habitants du comté ont choisi de s’y établir pour faire partie d’une communauté et pour mener une vie à échelle très locale – et les visiteurs accourent pour prendre part à l’ambiance. L’été, les touristes affluent pour renouer avec la nature, siroter des vins de la région et admirer l’écosystème rare de ce petit coin de paradis. Auparavant, à l’arrivée du froid, tout ralentissait, le comté tombant soi-disant en hibernation comme le reste de la nature. Mais les temps ont changé : l’affluence d’une communauté jeune et créative ne prend pas de pause!

Prenons par exemple The Department of Illumination, groupe mis sur pied par des artistes locaux dans un esprit de développement communautaire. Ses événements ont tous lieu durant la basse saison et la saison intermédiaire, et sont souvent gratuits. Début février, ne manquez pas Ice Box*, une activité extérieure pendant laquelle vous pourrez admirer des cubes en bois de 3 m sur 3 m décorés par des artistes de la région. Il y a aussi des découvertes très sympathiques à faire en novembre, notamment un défilé de lanternes suivi d’une fête. Ces activités menées bénévolement sont un moyen de maintenir les interactions humaines durant une période où il est fort tentant de rester sous les couvertures.

Bouffe réconfortante à Picton

Champignons sautés sur pain grillé chez Hartleys. Crédit: Jennifer Bauer

J’ai mis le pied à Picton avec l’estomac dans les talons, et – à mon grand bonheur – en plein cœur du festival gourmand Countylicious (qui reviendra en avril, à ce qu’on m’a dit). Dans le chaleureux décor de bois de la Hartleys Tavern*, j’ai savouré un repas du midi haut de gamme et réconfortant – pensez gnocchis au panais et à la betterave rôtie –, le tout arrosé d’un cidre local. Une douce caresse pour les papilles.

Plus loin sur la rue principale, au Vic Café*, c’est une ambiance différente qui règne. L’établissement se décrit comme une « cantine moderne », nom qui lui va comme un gant en raison de son décor et de son menu réinventé où l’on trouve du kombucha… en fût! Avis aux amateurs de crêpes : on y sert le petit déjeuner toute la journée.

Boutiques du comté

Le comté de Prince Edward comprend quelques villages dotés d’une artère principale pittoresque qui se parcourt très bien à pied. J’ai exploré celles de Picton et de Bloomfield, mais d’autres sont à voir si vous avez le temps. À Picton, j’ai fait du lèche-vitrine sur la rue principale, où se côtoient les détaillants d’essentiels du quotidien, un magnifique théâtre orné d’une marquise arrondie surplombant la rue, une vaste librairie bien garnie, d’adorables boutiques d’articles pour la maison et Beacon Bike + Brew*, un café et magasin de vélo qui propose un menu solide et un café extraordinaire.

Gardez-vous du temps pour City Revival (aussi sur la rue principale), la friperie la plus haut de gamme que j’aie jamais vue : on y vend des articles signés Louboutin, Miu Miu, Gucci, Jimmy Choo… J’ai quitté l’endroit avec le parfait chandail en cachemire couleur fauve (et sans vider mon portefeuille).

Écoresponsabilité et ateliers

Biscuits au levain chez Littlejohn Farm. Crédit: Jennifer Bauer

J’ai passé l’un de mes plus beaux après-midis depuis longtemps à Littlejohn Farm*, où j’ai suivi un atelier de fabrication de levain avec les propriétaires Zach et Luhana. Ces derniers cultivent leurs propres aliments et élèvent leurs propres animaux, et n’ont pas besoin de grand-chose d’autre. Leurs ateliers vous permettront de réaliser, le temps d’un après-midi, vos rêves d’écoresponsabilité. Formé dans le domaine de l’alimentation et du vin, Zach peut vous expliquer en détail la chimie derrière ce que vous fabriquez – si c’est ce qui vous intéresse. Personnellement, j’avais surtout hâte de goûter au fruit de notre labeur.

Nuit parfaite à Bloomfield

Propriétaires du Runaway Rooster, Karen et George. Crédit: Jennifer Bauer

J’ai beau essayer, je n’arrive pas à imaginer un gîte touristique plus accueillant que le Runaway Rooster*. Son immense poêle à bois en briques réchauffait la grande salle. Quelle joie quand nous sommes revenues de notre excursion de trois heures dans l’air vif du superbe parc provincial Sandbanks presque déserté (on peut voir le départ du sentier dans l’image de tête du présent blogue). Ce gîte marie à merveille le charme d’antan avec les installations et le confort modernes (peignoirs somptueux, lits splendides avec couette moelleuse, et j’en passe). Et comme si tout ça n’était pas assez pour m’attirer, on m’a servi un fabuleux petit déjeuner le lendemain, avec une entrée de fruits, puis des œufs bénédictine avec bacon enrobé de farine de maïs, absolument exquis!

Flame + Smith

La seule chose qui avait le pouvoir de me tirer hors du gîte était l’attrait irrésistible d’un souper au Flame + Smith. Idéalement situé à un coin de rue de là, ce restaurant met en avant une mentalité écoresponsable, une cuisine locale et une passion pour la cuisson sur le feu, ce qui tombe tout à fait dans mes goûts. Cette passion était manifeste à la fois dans la présentation et sous la dent. S’il est impossible de faire un mauvais choix ici, je me permets tout de même cette recommandation : French 75 (boisson) + salade César de chou palmier (entrée) + morue islandaise (plat principal) = soirée des plus savoureuses.

Vignoble Huff Estates

Impossible de conclure ce blogue sur le comté de Prince Edward sans mentionner au moins une fois ses vignobles, maintenant si nombreux qu’il peut être difficile de s’y retrouver. Si vous voulez commencer par une « valeur sûre », optez pour Huff Estates*. Le vigneron Frédéric Picard, venu tout droit  de France, en concocte les superbes vins depuis plus de 10 ans. Sur place, j’ai pu déguster cinq vins impressionnants (sans faire la file!) et même m’entretenir un bon moment avec leur créateur.

À la fin du séjour, j’en étais déjà à planifier mon emménagement dans la région, ou à tout le moins ma prochaine escapade sur l’île. Une chose est sûre : ça ne sera pas durant la haute saison.

Gare la plus proche: Belleville, en Ontario

Cliquez ici pour plus d’informations sur la visite du comté de Prince Edward.

* Sites en anglais seulement.

Image d’en-tête: Parc Provincial Sandbanks

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