À la découverte des recoins de la Basse-Ville d’Ottawa

Au moins une fois par semaine, je vais faire un tour dans la Basse-Ville d’Ottawa, et je ne suis jamais déçue. Depuis le centre-ville, où j’habite, ça me fait une belle promenade panoramique le long du canal. Le déplacement en vaut toujours la peine. On y trouve le marché By, avec ses innombrables étals de délicieux produits, le Musée des beaux-arts du Canada et ses chefs-d’œuvre, et un charmant sentier sinueux avec vue sur le Château Laurier qui passe devant le musée ByTown (la plus ancienne construction de pierre à Ottawa, qui servait de magasin général pendant la construction du canal).

Le Musée ByTown, avec la rivière Ottawa en arrière-plan. Photo : Sue Nador

Avec tant de lieux emblématiques, on pourrait facilement se contenter de visiter les incontournables. C’est d’ailleurs ce que j’ai (trop) longtemps fait. Mais je me rends compte maintenant que la Basse-Ville recèle beaucoup de secrets… il suffit de savoir où regarder!

La riche histoire de la Basse-Ville

La Basse-Ville offre une cuisine diversifiée pour satisfaire tous les palais. La rue Dalhousie à elle seule reflète bien la grande variété des restaurants du secteur : indiens, vietnamiens, mexicains, allemands… et j’en passe! Mais n’oublions pas que la Basse-Ville, le plus vieux quartier d’Ottawa, a longtemps été habitée en majorité par des catholiques francophones et irlandais de la classe ouvrière. On y trouve donc aussi de nombreux excellents bistros français et pubs irlandais!

Je suis souvent passée devant le Tigre Géant de la rue George, sans connaître la valeur historique de ce magasin à bas prix. Non seulement il s’agit du tout premier Tigre Géant au Canada (ouvert en 1961), mais il est installé dans le même bâtiment que les premiers bureaux du journal Le Droit, fondé en 1913 pour protester contre une loi qui limitait l’enseignement du français. Une murale contemporaine immortalise cette tranche d’histoire dans une ruelle menant à l’arrière du magasin. Œuvre de Pierre Hardy, Hommage aux Franco-Ontariens* montre plusieurs images du conflit, de même qu’une salle de classe au tournant du XXe siècle (où des élèves enthousiastes sont assis à leur pupitre, devant un portrait de grands politiciens et activistes).

La statue Guide Anishinabe, avec la Colline du Parlement en arrière-plan. Photo : Sue Nador

Le parc Major’s Hill offre un cadre grandiose pour une promenade. J’adore la vue panoramique : on peut voir l’architecture néogothique des édifices du Parlement, les pavillons postmodernes du Musée canadien de l’histoire sur la rive québécoise, et l’imposante statue de Samuel de Champlain qui surplombe la pointe Nepean. Si on ouvre bien l’œil, on aperçoit aussi une statue de bronze d’un guide Anishinabe portant une coiffure en plumes d’aigle et un carquois rempli de flèches. Il est agenouillé dans les arbres derrière la Taverne sur la Colline (une terrasse populaire durant l’été). Coulée en 1918, cette statue a passé soixante-dix ans au pied de celle de Champlain, jusqu’à ce que des militants autochtones demandent qu’on la déplace pour qu’elle ne soit plus dans l’ombre de l’explorateur européen du XVIIe siècle.

Le marché ByWard

Une des plus belles façons de découvrir la Basse-Ville, c’est à bord d’une calèche. Photo : Sue Nador

Un jour, alors que je marchais au coin des rues York et Dalhousie, j’ai aperçu un petit cheval dans une cour. Mirage? Eh non! Tout au bout de l’entrée d’une maison victorienne se trouvent les écuries de la famille Cundell, qui est installée dans le marché By depuis la fin du XIXe siècle. À l’époque, les chevaux étaient utilisés pour les gros travaux : déneigement des rues, collecte des déchets, transport de l’eau servant à éteindre les incendies, etc. Aujourd’hui, ils tirent des calèches à l’occasion. Et on peut même louer leurs services pour un événement, comme une fête d’enfant… ou d’adulte!

Parmi mes coups de cœur dans la Basse-Ville, il y a les cours intérieures pavées qui se cachent un peu partout. Ma préférée est la cour Jeanne-d’Arc, nichée entre les rues York et Clarence, notamment à cause de sa statue ludique d’ours dansant. Conçue par Pauta Saila, un artiste du Nunavut, cette statue est la première œuvre d’art public à Ottawa à avoir été signée par un Inuit. L’artiste (décédé en 2009) aimait représenter les ours qu’il voyait jouer sur les champs de glace lorsqu’il allait à la chasse.

Gastronomie et arts

Les discrètes cours intérieures sont aussi synonymes de fine cuisine. Je suis récemment allée avec mon mari au Oz Kafe*, où l’ambiance intime se prête parfaitement à une soirée en amoureux. Ce bâtiment de pierre patrimonial construit en 1863 servait jadis de caserne pour les soldats. Attablés dans un coin, nous avons savouré de succulents cocktails et de délicieux plats préparés avec des ingrédients locaux.

Le Grilled Ontario Beef, un des plats principaux du Oz Kafe. Photo : Oz Kafe

Dans l’ancienne église St. Brigid, il y a la Rectory Art House*, que j’ai découverte juste à temps pour les Fêtes. Dix artistes talentueux, dont des peintres et des photographes, y ont installé leur studio. J’ai eu la chance de rencontrer la joaillière Andrea Mueller et l’artiste visuelle Lori Victor, qui travaillent au rez-de-chaussée (on peut visiter les studios durant l’événement portes ouvertes annuel; le reste de l’année, il faut prendre rendez-vous). J’ai fait savoir – pas très subtilement – à mon mari que j’aimerais recevoir en cadeau des boucles d’oreille en argent créées par Andrea Mueller.

La joaillière Andrea Mueller (à gauche) et l’artiste visuelle Lori Victor, dans le studio de Victor situé à la Rectory Art House. Photo : Sue Nador

La Basse-Ville : plus à découvrir

Chaque fois que je vais dans la Basse-Ville, je fais de nouvelles trouvailles. C’est ainsi que j’ai appris à toujours garder l’œil ouvert, histoire de ne rien rater!


* Sites en anglais seulement.

Image d’en-tête: La patinoire du canal Rideau la nuit. Photo : Tourisme Ottawa

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