Quoi faire au Saguenay – Lac-Saint-Jean au printemps

Il faut aimer l’hiver pour visiter le Saguenay-Lac-Saint-Jean au printemps. La neige saupoudre parfois le paysage bien après la date officielle de l’arrivée des beaux jours. En forêt, elle tapisse encore le sol quand, dans la métropole québécoise, les tenues se font déjà plus légères.

Entre les saisons froide et chaude, la transition s’étire parfois un peu. Chaque année, les paris sont ouverts pour prédire le moment où le lac Saint-Jean – presque deux fois plus grand que le lac Léman, en Suisse –, sera « calé », c’est-à-dire libéré de ses glaces. Avril ou mai? Une chose est sûre : le moment venu, l’événement défraiera la manchette et alimentera les discussions pendant des jours!

Des expériences uniques

L’aventure est au nord, direction Jonquière au Saguenay. Le train traverse des régions sauvages merveilleuses.

J’ai grandi à Saint-Félicien, à une quarantaine de kilomètres de la gare de Chambord, où descendent les passagers qui souhaitent explorer le Lac Saint-Jean. Mon enfance est liée au jardin zoologique inauguré en 1960, où mes parents m’emmenaient tous les étés. Même après avoir transporté mes pénates à Montréal, j’ai continué à m’y rendre le plus souvent possible.

Aujourd’hui appelé Zoo sauvage, le site est ouvert toute l’année et héberge des animaux indigènes et issus des régions les plus froides de la planète. Près de 1000 bêtes de 80 espèces cohabitent sur les 485 hectares du site. Il suffit de faire la visite guidée des coulisses, accessible moyennant un supplément, pour constater à quel point les animaux sont traités aux petits oignons.

Au Zoo sauvage de Saint-Félicien, l’ours polaire, puissant mais fatigué, paresse dans l’après-midi.

La partie qui a le moins changé depuis ma première visite, il y a quatre décennies? Le parc des sentiers de la nature. Le site a été amélioré, mais l’essence de l’expérience est restée la même. Dans ce secteur, c’est l’humain qui est en cage et les animaux en liberté. Nous prenons place à bord d’un train grillagé permettant de bien voir les animaux qui déambulent à leur rythme. Au printemps, il m’est même arrivé de voir un ours fraîchement sorti de sa tanière après un hiver d’hibernation. J’ai sans doute la même démarche hésitante quand je me lève trop tôt…

Plusieurs nouveautés se sont ajoutées au fil des ans. Pendant l’été, Anima Lumina, parcours illuminé imaginé et réalisé par Moment Factory, connaît un succès fou depuis son inauguration en 2016.

Vous pourrez repérer l’imposant caribou en toute sécurité de votre canot sur le Lac Montagnais.

Mon plus grand coup de cœur? L’Aventure au pays des caribous. Ce forfait estival permet de passer une nuit sous une tente prospecteur en plein cœur des sentiers de la nature. Faire du canot sur le lac Montagnais et apercevoir les imposants bœufs musqués sur la rive fait partie des moments forts. Le clou de ce spectacle 100 % nature reste toutefois le réveil, entouré de caribous. Des souvenirs que ma mère, ma fille et moi ne sommes pas prêtes d’oublier!

Dormir avec les loups… ou sur l’eau

Encore plus au nord, plus précisément à Girardville, le Parc Mahikan promet aussi des moments riches en émotions. C’est ainsi qu’avec les deux mêmes complices, j’ai pu dormir dans un petit écolodge près d’une meute de loups. Les entendre hurler la nuit venue et voir leurs yeux briller dans le noir était particulièrement impressionnant!

Installés dans la région depuis plus d’une vingtaine d’années, Gilles Granal et Marie-Christine Debail, originaires de Marseille, ont bâti ce site unique en même temps qu’ils ont fondé leur famille. Ils proposent de nombreuses activités de plein air comme le traîneau à chiens l’hiver et des excursions en canot l’été, mais l’observation des loups intrigue particulièrement.

Entendre le hurlement des loups la nuit dans le confort de votre écolodge…frissons garantis. Photo: Tourisme Québec / Martin Laporte

L’objectif de départ : démystifier ce canidé. « C’est un animal assez méconnu, dit Gilles Granal, à l’origine professeur d’éducation physique. L’idée n’était ni de le mettre sur un piédestal ni de le honnir. Nous souhaitions que les gens puissent voir des loups, puisque c’est un animal assez difficile à voir en forêt. » Il est possible de dormir près des loups hiver comme été. Magique!

Vous rêvez de vous sentir seul au monde? L’agence Equinox Aventure a peut-être le lieu idéal pour vous : un loft,posé sur la glace l’hiver (Igloft) et sur l’eau l’été (Îloft), près de l’île Connelly. En été, il faudra toutefois attendre la mi-juin, moment où il sera possible de s’y rendre en kayak.

Des hébergements hors du commun

En s’arrêtant à Saguenay, deux gares après Chambord, il est facile d’organiser différentes excursions. Le parc national des Monts-Valin est sans doute l’un des plus beaux terrains de jeux de la région. L’hiver, les arbres s’y transforment en gigantesques fantômes, qu’on découvre en raquette ou en ski nordique. L’été, on peut explorer ses sentiers à pied ou à vélo, faire du canot ou du surf à pagaie et même pêcher l’omble chevalier.

Embrassez la nature en vous mettant à l’aise dans une yourte à flan de montagne.

Parmi les lieux qui piquent la curiosité, Imago Village offre une merveilleuse immersion en pleine nature. Conçues dans la région, les yourtes plantées dans le décor grandiose des Monts-Valin font face à la station de ski Valinouët, où l’on peut skier dans une neige 100 % naturelle jusqu’à la fin mars, et à quelques minutes de L’Éternel Spa, ouvert toute l’année. Quand le paysage se déleste de son épais manteau blanc, le vélo de montagne ravit à son tour les amoureux de sensations fortes. Des pistes sont accessibles tout près des yourtes.

En allant vers Tadoussac, Canopée Lit, à Sacré-Cœur, tient aussi ses promesses. Également tenu par un couple de Français tombé amoureux du Québec, le site propose de dormir dans une cabane perchée dans les arbres pendant toute l’année. Dès la fin mai et jusqu’à l’automne, des bulles transparentes permettent par ailleurs de dormir à la belle étoile… les moustiques en moins.

Vous comptez visiter le Saguenay-Lac-Saint-Jean pendant l’été? Sachez qu’il est possible d’apporter gratuitement son vélo à bord du train Montréal-Jonquière. En le combinant aux Navettes maritimes du fjord, on peut ainsi maximiser les déplacements sans voiture. Une belle manière d’explorer la région par la Véloroute des bleuets (arrêt Chambord) et la Véloroute du Fjord (arrêt Jonquière)!

Crédit image d’en-tête: Tourisme Québec / Saguenay-Lac-Saint-Jean

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