La Tuque en hiver!

Prendre le train l’hiver a quelque chose de magique. Plus on s’éloigne de la ville, plus les paysages enneigés sont immaculés. Les gratte-ciels font place à la forêt. On assiste, aux premières loges, à des représentations spontanées. Les flocons qui se posent sur les arbres déjà chargés de neige. Une rafal qui décoiffe une épinette… Avec un peu de chance, on peut même apercevoir un lièvre ou une perdrix.

Le train qui nous emmène ce jour-là, ma fille et moi, va jusqu’à Senneterre. Nous descendons à la gare La Tuque, peu après Hervey-Jonction, là où les wagons qui vont vers le Saguenay-Lac-Saint-Jean et l’Abitibi se séparent.

Pourquoi « La Tuque »?

La gare de La Tuque abrite aussi le bureau de tourisme de la ville. De quoi trouver l’inspiration pour notre séjour! J’apprends que la municipalité doit son nom à une montagne qui rappelait la forme… d’une tuque. « Une partie a été détruite quand le barrage a été construit », explique Marie-Josée Tousignant, coordonnatrice à l’accueil touristique et à la promotion.

Destination de plein air

Non loin du centre-ville, Ski La Tuque permet aux familles de dévaler 13 pentes, dont 9 sont éclairées en soirée. En plus d’une pente-école et d’un snowpark, il est possible de faire de la descente en tubes, et il y a aussi 40 km de pistes de ski de fond!

Le parc du lac Saint-Louis semble surgir de nulle part. Une toute petite étendue d’eau au milieu de la ville. « Il y aura bientôt un centre d’interprétation autochtone et une boutique », glisse Marie-Josée. C’est autour de ce lac que la ville s’est jadis construite.

Tu peux déguster des bières de La Pêcheresse chez Le Boké (©Le Boké)
Tu peux déguster des bières de La Pêcheresse chez Le Boké (©Le Boké).

Comme plusieurs villes du Québec, La Tuque a ses microbrasseries, : La Pécheresse et Le Mouton Noir. Envie d’accompagner votre bière d’une bonne bouffe? Le Biztro et Le Boké sont deux noms à retenir.

Nous prenons la route pour le Club Odanak, situé sur les terres ancestrales de la nation Atikamekw. Chemin faisant, nous nous arrêtons au Parc des chutes de la Petite-Rivière-Bostonnais, ouvert de janvier à mars et de mai à la fin octobre. L’accès au site est gratuit. Pendant la saison froide, il suffit de chausser ses patins pour profiter du grand air. Il est aussi possible d’y louer des raquettes. L’été, un guide-animateur accueille les visiteurs à l’ancien poste de traite. On y explique également la drave, tout aussi importante dans l’histoire de la ville, au Centre d’interprétation de la rivière Saint-Maurice. De plus, saviez-vous que le poète, auteur, compositeur et interprète Félix Leclerc est né à La Tuque? Des panneaux d’interprétation relatent son enfance.

Pêche sur glace et chiens de traîneau… en devenir!

La culture autochtone est de mieux en mieux mise en valeur dans la région. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui m’ont donné envie de passer le week-end dans les parages, et plus particulièrement au Club Odanak.

D’autres pourvoiries accueillent aussi les amoureux du plein air comme Windigo, particulièrement appréciée des motoneigistes, Waban-Aki, où il est possible de passer une nuit dans un igloo, et le Domaine Touristique La Tuque, doté d’une piscine intérieure et d’un spa nordique.

Pêche sur glace au Club Odanak.
Pêche sur glace au Club Odanak.

Pourquoi aller dans un lieu réputé pour la chasse et la pêche en plein hiver, avec un enfant? Parce que c’est aussi un merveilleux terrain de jeux! Imaginez : le Club Odanak compte 45 km2 de territoire, qui comprennent plus 40 km de sentiers pédestres, ainsi que 16 lacs et étangs. De quoi s’amuser longtemps. Le week-end s’annonce riche en découvertes.

La pourvoirie se trouve à une vingtaine de minutes de la gare. Nous y faisons la connaissance de Steve et Véronique, qui gèrent l’établissement. Parents de cinq enfants, le couple a à cœur de mettre l’aspect familial du site en valeur. D’ailleurs, leurs deux plus jeunes, les jumelles Danaë et Livia, sont sans doute les meilleures ambassadrices du club! Bien dégourdies, elles accueillent ma fille, un peu plus âgée qu’elles, comme si elle faisait partie de la famille depuis toujours.

Il est possible de visiter le « camp » en bois rond de « Ti-Vieux », fils du premier propriétaire des lieux dans les années 1970, à deux pas de l’auberge, face au lac Castor. Dans les années 1990, un Français s’est porté acquéreur du site pour en faire un centre de villégiature, racheté en 2003 par le Conseil de la Nation Atikamekw de Wemotaci. Le club compte 48 chambres réparties dans trois bâtiments.

Le chalet en bois rond de « Ti-Vieux ».
Le chalet en bois rond de « Ti-Vieux ».

L’hiver, les familles peuvent faire de la raquette, du patin sur le lac Castor, du ski de fond, de la pêche sur glace et du traîneau à chiens. Au moment de notre passage, deux chiennes venaient d’avoir des bébés, alors le moment n’était pas idéal pour les atteler. La déception a rapidement fait place à l’émerveillement puisque nous avons pu câliner les magnifiques chiots qui tireront à leur tour le traîneau quand ils seront aussi grands et forts que leurs mamans.

Véronique profite de chaque occasion pour partager la culture et les valeurs des siens. Dans la salle à manger, par exemple, elle explique les six saisons des autochtones, illustrées par des fresques. En plus des quatre que nous connaissons déjà, il faut ajouter le « Sikon », soit le pré-printemps et « Pitcipipon », le pré-hiver. Pendant les promenades en raquettes, Véronique explique aussi les rudiments du trappage.

Plein air pour tous!

Des motoneigistes s’arrêtent régulièrement prendre un verre ou manger une bouchée au bar ou au restaurant de l’auberge. Le lendemain de notre arrivée, le mercure affiche -30 degrés. Changement radical de température, certes, mais il n’est pas question de rester toute la journée à l’intérieur! Le gros plus de l’auberge : la possibilité de pratiquer plusieurs activités à proximité et de venir se réchauffer dès que le besoin se fait sentir. Ainsi, après être allées glisser, les enfants viennent jouer avec les chiots près du foyer. Quand la température est plus clémente, les 40 km de sentiers donnent envie d’aller jouer dehors plus longtemps!

Profiter des chemins de ski au Club Odanak.
Profiter des chemins de ski au Club Odanak.

La dernière journée de notre séjour s’avère tout aussi glaciale, mais le soleil est au rendez-vous. Objectif de la matinée : pêcher notre dîner! Bien qu’il soit possible de pratiquer cette activité sur d’autres lacs, nous choisissons de rester sur le lac Castor. Ben, le cuisinier, a l’habitude d’apprêter les prises des clients de l’auberge. Pendant que je surveille les lignes, les filles alternent entre la glissade et le ski de fond.

Ben n’aura pas de poisson à apprêter ce midi-là, mais nous aurons les joues roses et des souvenirs plein la tête!

Image principale: © Ski La Tuque

 

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