J’ai toujours voulu visiter Stratford, en Ontario*, et m’imprégner des expériences culturelles qui ont fait la réputation de cette ville. Étudiante en arts à Toronto, je m’imaginais attablée devant un café avec des amis en train de commenter la direction artistique de la pièce que nous venions de voir au Festival de Stratford. Malheureusement, mon budget et des contraintes d’ordre scolaire ont bousillé mes plans.
Quelque vingt ans plus tard, me voici rédactrice en chef du blogue de voyage d’une entreprise de transport ferroviaire qui s’arrête justement à Stratford. Nous avions besoin d’une personne pour passer un week-end sur place et dénicher les activités locales les plus intéressantes. Par pur altruisme, je me suis portée volontaire. J’allais enfin découvrir si la ville serait à la hauteur de mes attentes.
Ambiance shakespearienne
Fondée il y a près de 200 ans, Stratford a connu un déclin vers 1950 jusqu’à ce qu’un visionnaire entreprenne de revitaliser la ville. Tom Patterson, un vétéran de la Deuxième Guerre mondiale et journaliste originaire de Stratford, voyait en sa ville natale l’endroit parfait pour accueillir un festival de théâtre shakespearien (rien de moins!). Son rêve est devenu réalité en 1953, avec l’appui du maire, du conseil municipal et de quelques citoyens enthousiastes. C’est ainsi qu’est né le Festival shakespearien de Stratford (rebaptisé depuis le Festival de Stratford*), ainsi qu’un nouveau carrefour culturel.
Une petite ville qui aime la bonne chère
Étudiant la carte de la ville durant ma première matinée à Stratford, j’ai saisi à quel point la ville était douillette (lire « petite »). Comme elle ne compte qu’une poignée de rues commerçantes, nul besoin de courir dans tous les sens pour tout voir. J’ai donc déjeuné tranquillement au café Revel*, situé au cœur de l’action. Très fréquenté par les gens de l’endroit qui bavardent et comparent leurs poupons en buvant leur café matinal, c’est un bon endroit pour amorcer la journée et savourer un croissant (un des meilleurs que j’ai mangé depuis longtemps).
En discutant avec l’une des employés, je lui demande de me recommander un restaurant pour le souper. « Vous devez absolument essayer le Red Rabbit* », m’assure-t-elle, pointant l’un des chefs en train de siroter un café dans un coin. « C’est l’un des meilleurs restaurants en ville (elle avait bien raison!) et les résidents l’adorent (c’est vrai!). »

La veille, nous avions mangé au restaurant Mercer* sur la rue principale. Je me méfie généralement des endroits en plein centre-ville, craignant les pièges à touristes, mais mes peurs se sont évanouies à la vue de la clientèle, en majeure partie locale. Si vous vous y arrêtez, faites-vous plaisir en commandant la crêpe aux saucisses d’été fumées et aux légumes des fermes Mcintosh. C’est un plat généreux, succulent et garni de mini tranches de saucisses. Je l’ai accompagné d’une bière aromatisée à la cerise. Un gueuleton des plus satisfaisant.
Une ville piétonne
De par sa petite taille, Stratford est une ville idéale à explorer à pied. Nous avons pu arpenter plusieurs fois toute la section commerciale et nous aventurer dans les zones résidentielles au nord et au sud.
Commencez par visiter Shakespearean Gardens, un petit parc tout mignon en l’honneur du dramaturge dont les pièces ont transformé la ville. Continuez jusqu’à la très courte rue York, où pullulent magasins d’antiquité, cafés, maisons de thé et boutiques de babioles. Envie d’une randonnée dans la nature? Mettez le cap sur le nord-est et empruntez le sentier qui longe la rivière. Par contre, si vous préférez faire les boutiques, dirigez-vous vers la rue Ontario (et le bazar Watson’s Chelsea*, où les meilleures aubaines se trouvent au sous-sol!), la rue Erie (découvrez des vêtements d’occasion exceptionnels à la boutique Mortingale Vintage*) ou la rue Downie (pour déguster un bon burger*). Pendant que vous y êtes, pourquoi pas une petite coupe de cheveux au salon The Green Hair Spa*? Je suis pratiquement certaine que le mot « vert » fait référence à leurs pratiques écolos, mais j’espère presque avoir tort!
Si vous aimez vous promener au hasard des rues, vous serez comblé par la poignée de ruelles ornées de murales vibrantes et peintes en l’honneur de talents locaux et de visiteurs célèbres. Jetez d’abord un coup d’œil à Allen’s Alley*, à partir de la rue Wellington. Comme les autres ruelles n’ont pas d’indication, vous pourrez partir à l’aventure.

Quoi voir au festival
Le Festival de Stratford s’étire de juin à octobre; il a élargi ses horizons et ne se limite plus au théâtre shakespearien. Pendant notre fin de semaine, nous avons vraiment craqué pour la pièce The Changeling*, écrite par des contemporains de Shakespeare. La scène était aménagée de façon ingénieuse, simple et efficace; les acteurs étaient justes et avaient beaucoup de présence. Il n’est pas toujours facile de se laisser transporter par cet anglais élisabéthain, mais nous étions sous le charme.
Hébergement à Stratford
Si vous recherchez un appartement spacieux qui vous fera verdir d’envie, l’immeuble très central The Suites at 95 Ontario* ne vous décevra pas. Vous préférez le style rétro cool (tourne-disque, guitare et jeux de société dans la chambre)? Les lofts The Welly* sont pour vous.
Territoire Bieberesque
Enfin, je m’en voudrais de ne pas mentionner que notre Justin national (le chanteur, pas l’autre…) a fait ses débuts dans sa ville natale de Stratford avant de devenir la coqueluche de milliers d’adolescentes. Si, par hasard, vous êtes accompagné de jeunes admiratrices de Justin Bieber, vous marquerez certainement des points en suivant la carte Bieber-iffic* (si vous y allez, faites-moi part de vos impressions!)
* site en anglais seulement
