A titre de chroniqueuse gastronomique et de voyage vivant à Montréal, j’adore partager mes découvertes gourmandes avec mes lecteurs. Fondatrice et rédactrice de Will Travel for Food, mon blogue personnel, je contribue également de façon régulière au blogue de Tourisme Montréal. Enfin, je suis une authentique passionnée des voyages. Par chance, la semaine MTLàTABLE a lieu dans ma ville, mais, croyez-moi, si j’habitais ailleurs, je percerais un trou supplémentaire sur ma ceinture et je réserverais mes billets de train sans attendre.

J’ai récemment rencontré le chef David Pellizzari, propriétaire du Lili.Co— un restaurant axé sur les produits du marché et encensé par la critique, situé au cœur du Plateau Mont-Royal— pour discuter de MTLàTABLE, la semaine des restaurants de Montréal. La 5^e édition de ce festival de la bonne chère, regroupera 150 restaurants.  L’événement se déroulera du 3 au 13 novembre 2016 et proposera une foule d’activités gastronomiques, notamment des brunchs, des visites guidées et des événements vinicoles.

MS : Pourquoi aimez-vous le festival MTLàTABLE? Qu’est-ce qui vous a le plus étonné lors de votre première participation l’année dernière?

DP : Je dirais l’ampleur de l’événement. Tout le monde nous disait que ce serait énorme, mais nous affichions littéralement complet à chaque service, un défi exigeant pour un petit restaurant comme le nôtre. Nous avons dû régler notre préparation au quart de tour pour réussir à exécuter le menu et à garder la situation bien en main.

MS : Proposerez-vous un menu plus modeste cette année? Un menu imposant demande tant de préparation…

DP : Non, nous allons plutôt repousser nos limites. Les restaurants participants à MTLàTABLE doivent offrir deux choix par service, mais nous allons en proposer davantage. Nous servirons d’ailleurs un trou normand au milieu du repas. Les convives pourront aussi ajouter des éléments à leur guise parmi une foule d’options. Ce qui est formidable pendant cette semaine-là, c’est que 95 % des clients en sont à leur première visite à notre restaurant.

MS : Allez-vous préparer le même menu pendant toute la semaine?

DP : En temps normal, nous modifions au moins quelque peu notre menu chaque jour. Nous allons au marché et en rapportons de nouveaux produits tous les jours, alors c’est difficile pour mon équipe de s’en tenir à un menu strict sans pouvoir improviser… mais c’est ainsi durant MTLàTABLE. Toutefois, nous travaillerons et perfectionnerons nos recettes au fil du festival.

MS : Je sais que vous adorez les abats, en préparerez-vous dans le cadre de MTLàTABLE?

DP : Bien sûr, c’est certain! Ça ajoute à notre plaisir de voir des gens se présenter au restaurant en disant, par exemple, « je n’aime pas les rognons », puis ressortir en s’exclamant « wow, j’ai adoré »!

MS : Quels conseils donneriez-vous à une personne qui visite Montréal pendant le festival MTLàTABLE?

DP : Je l’inviterais d’abord à essayer le LiliCo! Mais je l’encouragerais aussi à oser et à rechercher des menus audacieux, ainsi que des restaurants qui sortent des sentiers battus, qui veulent impressionner les clients et avoir du plaisir!

MS : Dans quels restaurants iriez-vous?

DP : La Récolte est sur ma liste. De ce que j’en ai vu, leurs créations sont formidables. Il semble y avoir une dose de joie dans chaque mets.

MS : J’y suis allée quelques fois et la cuisine aussi déborde de bonheur. Les membres de l’équipe ont tellement de plaisir! De toute évidence, ils aiment leur travail et croient en leur philosophie consistant à servir uniquement des ingrédients locaux.

DP : J’essaierais ensuite le menu de Dany (Dany Bolduc) au H4C, car il place la barre très haut. Il ne se ménage pas et entraîne à sa suite chaque cuisinier de son équipe pour littéralement éblouir les convives. J’ai travaillé sous ses ordres pendant un an et demi et il m’a détruit, mais de la façon la plus positive qui soit. Les gens doivent absolument s’intéresser davantage à son art culinaire.

Restaurant Sousbois (photo par Patricia Brochu)

J’irais aussi au Sousbois. Ce qu’on y fait est tellement intéressant, j’en entends beaucoup parler.

Le chef du St-Urbain (Marc-André Royal) est littéralement une vedette! Tout ce qu’il touche se change en or, il est actuellement un des chefs les plus en vue au Québec.

MS : Avez-vous d’autres suggestions?

DP : J’irais à La Chronique et consacrerais tout mon budget au vin! La carte des vins y est exceptionnelle et on peut vraiment y passer un moment fabuleux!

MS : Avez-vous remarqué des tendances culinaires particulières dernièrement à Montréal?

DP : Vous n’avez qu’à lire un article sur le site Web Lucky Peach (en anglais) pour découvrir ce qui se passera au cours des cinq prochaines années. À mon avis, bon nombre de restaurants haut de gamme ouvriront aussi un casse-croûte. Par exemple, regardez ce qu’a fait le chef Michele Forgione. Il a d’abord lancé Gema, une superbe pizzeria située à un pâté de maisons de son restaurant, Impasto. Il a ensuite acquis Chez Tousignant, un casse-croûte offrant une restauration rapide de qualité. Nous verrons ce type de démarche de plus en plus souvent. Je constate aussi depuis deux ans l’influence notable de la tendance nordique créée par René Redzepi sur la scène gastronomique montréalaise. Dans combien de temps cédera-t-elle sa place à la prochaine tendance, et en quoi consistera celle-ci? J’aime l’approche de chefs comme Derek Dammann, qui suggèrent dans l’intervalle de nous calmer quelque peu et de revenir à la base en cuisinant des plats vraiment délicieux.

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Vous trouverez plus de détails à propos de MTLàTABLE sur le blogue de Tourisme Montréal.

L’image du haut de Lili.Co par Randall Brodeur.